Témoignages

Par Nicolas Legrand, Trésorier de l’Ecole sauvage.

Nha Trang – Août 2007

Une bonne partie du conseil d’administration s’était donné rendez-vous au Viêt Nam en cet été 2007 pour faire la tournée de nos activités. Moi-même, je venais de Chine où je travaille depuis fin 2006. Première étape, Nha Trang. Je n’y étais pas retourné depuis l’été 1995 quand nous venions à peine de lancer notre action. Depuis le sud de la Chine, c’est plus facile, juste le temps d’attraper le train de nuit à Saigon.

Le 18 août, visite des élèves parrainés à Nha Trang et Diên Đông. Retrouvailles avec deux de mes filleules : Thanh Thiên que j’ai laissée au CP en 1995 et qui est maintenant à l’université. D’une petite fille à une jeune femme : un résumé saisissant de notre action depuis bientôt 15 ans. Difficile de ne pas être ému lors de ces moments qui constituent les plus belles sources de motivation de notre engagement. Thuy Trinh, qui est également à l’université et qui montre que les enfants de la zone de développement économique peuvent s’en sortir. Les situations de certaines familles sont dramatiques, on aurait envie de parrainer tous les enfants rencontrés…

Nha Trang – Novembre 2008

Après avoir quitté Tam Kỳ par le bus de nuit, je reviens sur Nha Trang et Diên Đông pour d’autres séances de distribution dans nos locaux. Cette fois le choc est moins grand, j’ai l’impression de les avoir quittés hier. Le dimanche à Diên Đong où je retrouve Thuy Trinh qui a fini l’université et est maintenant professeur de musique. Je passe la journée du lundi avec Thanh Thiên et un autre de mes filleuls, Phap, qui est de Tam Kỳ mais fait ses études universitaires à Nha Trang. Ils m’assistent pendant que je prends des notes et des photos des enfants qui défilent au siège de l’Es tout au long de la journée pour récupérer les sacs de riz et les allocations scolaires. Ce sont eux également qui me véhiculent en scooter dans la ville. Etrange retournement de situation. L’aurais- je imaginé il y a 13 ans quand Thanh Thiên me regardait avec des yeux un peu effrayés ? Une autre évidence me frappe : cette première génération de l’Es que nous avons menée jusqu’au bout du parcours, il faut maintenant lui faire suivre une nouvelle route. C’est à eux qu’il revient de s’engager sur place, de mettre à disposition les connaissances acquises au long de ces années et d’en faire bénéficier nos nouveaux protégés. »