Sites d’activités

Les actions de l’Ecole sauvage sont, à ce jour, réparties sur cinq sites d’activités principaux.

A l’origine, l’Ecole sauvage a débuté ses activités sur la ville de Nha Trang, avec la mise en place de « classes de tendresse ». Depuis, l’association s’est étendue dans plusieurs autres villes du centre Viêt Nam : Huế, Tam Kỳ (province de Quảng Nam), et Diên Đồng (Nouvelle Zone Economique près de Nha Trang). Depuis peu, l’Ecole sauvage a également développé ses activités au sud du Viêt Nam à Sài Gòn et Vĩnh Long.


Province de Khánh Hòa

carte situation nha trang dien dong

Sites de Nha Trang et Diên Đồng

Nos origines

L’Ecole sauvage s’est originellement implantée à Nha Trang, en 1994, en établissant des « classes de tendresse ». L’association proposait des classes d’alphabétisation et d’enseignement direct à des enfants non scolarisés, les faisant réintégrer petit à petit un cursus normal. Partant du constat qu’hors système scolaire et confrontés au contexte familial précaire, la pérennité de nos actions étaient compromises. Aussi, nous avons commencé à envisager d’autres façons de rendre pérenne nos engagements envers l’éducation des enfants défavorisés au Viêt Nam. C’est ainsi que depuis l’an 2000, nous soutenons la scolarisation de nos protégés via des parrainages.

La ville de Nha Trang s’est depuis développée économiquement, notamment à travers le tourisme. Le niveau de vie moyen s’est ainsi nettement amélioré. Toujours dans l’optique de venir en aide aux plus démunis, nous nous alors sommes étendus dans le district de Diên Đồng, plus pauvre, à l’ouest de la ville de Nha Trang.

Du rêve à la réalité

Depuis sa création, l’Ecole sauvage a caressé le rêve de construire une école à son image. Une école tournée vers l’avenir, tout en revendiquant ses racines. La vie faisant parfois bien les choses, c’est par un heureux cheminement que nous avons pu, en 2003, mener à bien notre premier projet de construction. Une école en bambou, à destination de 250 élèves, a ainsi été construite sur la commune de Vĩnh Lương.


Province de Quảng Nam

carte situation hue tam ky

Site de Tam Kỳ

Depuis mars 2006, l’Ecole sauvage apporte son soutien à une autre province démunie au centre du Viêt Nam : Quảng Nam. Avec Tam Kỳ comme capitale provinciale, cette région est éclipsée par les 3 villes de Hội An, Đà Nẵng et Huế, situées plus au nord. Nous prîmes alors la décision de secourir des élèves du CP à l’Université dans la perspective de leur assurer une bourse d’études, avant même de leur avoir trouvé des parrains.

Aussi, au regard de notre investissement sur la province, les autorités nous ont sollicité pour la prise en charge de la reconstruction d’un collège. La structure est prévue pour pouvoir accueillir, dans des conditions optimales, plus de 840 collégiens. Ainsi, grâce à notre mobilisation et notre engagement, le collège Lê Đình Chinh été inauguré pour la rentrée 2007.

Site de Huế

Contexte et circonstances

Le site de Huế a été créé en 2010, à la suite d’une sollicitation venant d’un ancien élève des cours de vietnamien du lycée Louis Le Grand, nous relayant un appel au secours d’une enseignante de Huế. L’appel est venu tandis que nous venions à peine de débuter sur une antenne à Saì Gòn. Grande hésitation. Comment arriver à subvenir à deux nouvelles antennes, sans parler de la poursuite de nos activités sur Nha Trang, Diên Đồng puis Quảng Nam ? Comment trouver suffisamment de parrains et de fonds de financement pour les enfants nouvellement intégrés ?

Insistance. La scolarisation des enfants démunis à Huế est réellement menacée. Nous nous lancions alors malgré tout. Vingt élèves, puis trente élèves, sont rapidement pris en charge. Avec les mêmes attributions matérielles que sur nos autres centres, avec les rappels depuis le début de l’année scolaire. L’année suivante, nous atterrissions à Huế pour nous rendre compte des situations, des conditions de vie et d’accès à la scolarité de nos protégés. Nombre de nos protégés sont atteints de près ou de loin par les résidus de l’agent orange épandu. Nombre de familles ont des problèmes psychologiques, familiales… La cellule familiale s’est beaucoup affaiblie avec les pertes, les disparitions… Face aux problèmes, notre aide est plus que précieuse.

Depuis, nous apportons régulièrement notre aide à plus d’une cinquantaine d’élèves du CP à l’université.

La situation particulière des étudiants

Nous recevons également des demandes d’aide venant d’étudiants non originaires de Huế mais y poursuivant leurs études. Ces derniers sont, à raison, davantage dans le besoin. En sus des frais universitaires exorbitants, ils doivent faire face à des frais de logement. Cependant, malgré le versement de l’intégralité de la bourse offerte par le parrain, et une aide complémentaire de la part de l’Ecole sauvage, la totalité des frais est encore loin d’être couverte. Aussi, nous sommes conscients que pour réussir, l’étudiant et sa famille doivent être réellement très sincèrement motivés.


Les provinces du sud Viêt Nam

carte situation saigon vinh long

Site de Sài Gòn

Site de Vĩnh Long

Contexte et prise de conscience

Nous nous rendons à une conférence donnée par un prêtre vietnamien, fraîchement arrivé du Viêt Nam, pour nous présenter la réalité d’un fléau qui sévit, ces dernière années, au sud Viêt Nam, vers les provinces frontalières au Cambodge. Ce bel après-midi d’avril 2012 fut brutalement assombri par les images difficilement soutenables. Celles de (très) jeunes filles vietnamiennes vendues en Chine, en Corée du Sud à travers des mariages arrangés, forcés à la prostitution familiale, maltraitées et traumatisées, abandonnées à leur triste sort pour moins de 3000€.

Le conférence se termine, un goût amer en bouche. Nous prenons rendez-vous pour une seconde conférence, portant cette fois-ci sur la pédophilie.

Nous y découvrons, avec horreur, les images de nombreux enfants, filles et garçons, de 4 ans à 15 ans. Des enfants kidnappés ou vendus, parfois même par leur propre famille, à un réseau de mafia implanté dans un bidon ville désertique, à 15km de Phnom Penh au Cambodge. Un car y déverse des adultes bedonnants en quête de chair fraîche. Viennent ensuite les images d’enfants, innocents, accueillant gentiment les visiteurs, qui finit par nous achever.

« À combien revient la traite d’un enfant ? ». « 600-700$ si elle est mignonne, moins si elle ne l’est pas … ». 500€! Le prête se démène mais n’arrive pas à faire le poids contre une mafia soutenue aussi bien par des vietnamiens que par des cambodgiens. Sans compter sur la cupidité des familles trop pauvres. À tel point que les enfants sauvés de ce «bordel» ne sont plus rendus à leur famille car ils se retrouvent illico presto revendus encore et encore…

Nos tâtonnements

Plus j’écoute, plus je suis prise d’effroi. Ces enfants ont l’âge de ma fille ! S’en suit alors une période de déprime. Nous cherchons par tout moyen une façon de sauver ces petites filles dont les parents, au bord de la rupture sociale et financière seraient tentés de les «vendre».

Nous fîmes une demande au comité populaire de Quảng Nam pour qu’ils acceptent, si toutefois nous arrivions à faire sortir ces enfants de ce milieu, que ces derniers soient hébergés au siège même de L’Ecole sauvage à Tam Kỳ. À contre cœur, et devant notre insistance, ils n’ont eu d’autre choix que d’accepter. Cependant, au final, cette solution ne pu fonctionner, faute d’avoir un correspondant sur place pour suivre ces cas tragiques. Aucune association ou personne n’a voulu être notre tête de pont. Sans compter qu’il fallait avoir des moyens financiers pour financer le sauvetage.

L’aboutissement de notre investissement

C’est alors que Sylvie, une marraine de l’Ecole sauvage inscrite aux cours de vietnamien pour adultes, nous a parlé de son entreprise (Hachette) qui subventionne les projets humanitaires portés par leurs salariés. Nous avons alors monté un projet permettant le financement de 2 années d’études à destination de 18 enfants, majoritairement des filles, du CP au CM2. Et l’avons baptisé : «Sauvons la dignité de nos filles».

Forts de l’obtention de 5000€ de subvention, nous recherchions alors désespérément une âme charitable voulant bien assurer le suivi des enfants, la distribution mensuelle des 10kg de riz… Personne. Quand bien même nous nous étions éloignés progressivement des provinces frontalières. 

Le temps passait. Soit nous arrivions à trouver cette perle rare. Soit nous étions dans l’obligation de restituer la subvention à Hachette. Finalement, notre correspondante de Saì Gòn a pu persuader une cousine lointaine, vivant à Măng Thít (Vĩnh Long) de prendre en charge le projet, de repérer les enfants des familles démunis et aux abois.

La première distribution a finalement eu lieu en juillet 2016 permettant d’assurer la rentrée scolaire de 18 enfants. Depuis, malgré le fait que nous ayons épuisé le montant de la subvention Hachette, nous continuons à les parrainer. Actuellement, parmi ces 18 enfants, les plus âgés sont en classe de 1ère, et les plus jeunes en CM2. 

Qui a dit que vivre dans «le grenier à riz du Viêt Nam» c’est être épargné de la misère, de la famine ?